INTERVIEW NICOLAS VITIELLO

Publié le 12 Mars 2014

 

Connu essentiellement comme membre du groupe des « Whatfor », formé par l'émission Popstars, en 2002, on peut retrouver Nicolas Vitello dans la série Dream sur NRJ12 et la mini série humoristique « 4 jeunes, une voiture » sur M6.

Mais surtout au théâtre ! Et plus récemment dans les pièces « Bonjour Ivresse » et « Ma belle mère et moi ».

 

 

Tu as expliqué dans plusieurs interviews avoir mal vécu la période des « Whatfor » due à une trop forte médiatisation. Est-ce que cela t'énerve qu’aujourd’hui les gens parlent directement de toi en tant qu'ancien membre des « WhatFor » au lieu de ton talent de comédien ?

Non pas du tout. Au contraire moi j’ai adoré faire cette aventure, je ne crache pas dessus parce que si je suis là aujourd’hui c’est, en partie, grâce à popstars.

Ce qui m’énerve c’est quand les journalistes, sans me demander mon avis, ni quoi que ce soit, disent en parlant de Dreams par exemple « Nicolas Vitiello l'ex-whatfor, 12 ans après avoir fait Popstars, il fait Dreams ». Non douze ans après je n’ai pas fais Dreams! J’ai fait des pièces, des téléfilms, du cinéma et on dirait que j’ai fait QUE Popstars dans ma vie. Non, je pense que je mérite mes gallons parce que j’y suis allé.. vraiment.

 

 

 

Finalement, quel a été ton parcours après l’étape Popstars jusqu’à aujourd’hui ?

Dès que popstars s’est terminée j’ai fais un single (contrat avec M6) qui s’appelait « chercher le garçon ». Après j’ai recontacté les metteurs en scène, les auteurs parce que ma passion première c’est le théâtre, c’est ce qui me fait vraiment vibrer dans la vie plus que tout autre chose.

En 2005 j'ai eu la chance d'avoir une grosse pièce dans les mains et j’ai été pris dans «Love ! Valour ! Compassion !», et ça a été une super aventure parce qu’on a eu deux nominations aux Molières à l’époque, que c’est une pièce qui a marqué les gens. Après j’ai joué avec Chantal Ladesou dans « Les Amazones », j’ai joué avec Anémone (Le père Noel est une ordure) dans « Grossesses Nerveuses ». J’ai eu des magnifiques projets entre les mains et aujourd’hui « Ma Belle mère et moi » où je m’éclate comme un fou.

 

 

 

Si aujourd’hui quelqu'un venait à te présenter un projet dans la chanson est-ce que tu accepterais ou pour toi cette époque là est-elle définitivement révolue?

Je suis sur deux projets musicaux. Je ne sais pas s’ils verront le jour parce que ce n’est vraiment pas ma priorité.. mais s’ils voient le jour, tant mieux. Il y en a un où c’est une rencontre inattendue d’un musicien qui m’a dit « tiens ça serait bien qu’on fasse ça » et j’ai vachement aimé donc on le travaille. Si ça prend tant mieux, puis si ça ne prend pas tant pis en tout cas on s’amuse !

Et puis il y a une comédie musicale qui s'approche mais je ne peux pas encore le dire parce que ce n'est pas signé mais je privilégie le théâtre plus que le reste.

La comédie musicale ça me branche parce que c’est un peu des deux mais ce qui me plait vraiment c’est ce que vous avez vu, c’est faire le pitre et entendre des rires dans la salle.

 

 

 

Après la période des whatfor tu es revenu à ta passion première la théâtre. Tu as tourné dans des séries (le tuteur, au nom de la vérité..) et au cinéma. Est-ce que, comme beaucoup de comédiens, tu aimerais une carrière dans le cinéma ?

Pour moi le cinéma si j’y viens c’est que… ça viendra tout seul… en tout cas je ne fais rien pour y aller. Je ne défonce pas les portes et je ne réclame pas à mon agent d’absolument m’envoyer faire des films.

Je fais partie de cette génération d’acteurs, de trentenaires comme Franck Le Hen et toute sa troupe. On est des passionnés de théâtre, j’espère que c’est pas trop mégalo de dire ça, mais on essaie de dépoussiérer l’image du théâtre parce que souvent les jeunes se disent «le théâtre c’est pour les vieux ». Je trouve que c’est cool parce que en principe on arrive à vous choper parce que ça vous fait rire, on essaie de faire des pièces modernes et ma passion elle est là.

On a vraiment envie que le théâtre devienne comme « tiens on va au ciné, ah beh tiens on va au théâtre » donc on se débrouille à ce que les tarifs tombent, que ça ne vous coûte pas trop cher de sortir au théâtre et que vous sortiez du théâtre avec la banane en vous disant «c’est génial, on s’éclate !» , qu’il y ai des passions qui se libèrent et de plus en plus de jeunes qui viennent, des jeunes qui veulent faire du théâtre, des jeunes qui font des blogs, qui en parlent, je trouve ça vachement bien et c’est une bonne énergie tout ça.

 

 

 

Qu’est-ce que tu aimes dans le théâtre finalement ? Parce que répéter un texte plusieurs fois par semaine et ce pendant un an, deux ans, trois ans.. cela peut paraitre lassant non ?

Pas du tout parce que la magie dans le genre dans lequel j’aime exceller c’est la comédie ou le café théâtre donc ce n'est jamais pareil.

Hier tu es venue à une soirée, et bien ce soir je ne sais pas ce qu’il va se passer. Ce qu’il y a de génial dans le théâtre c’est que c’est un vrai ring de boxe, on est sans cesse en combat pour le rire donc il y a des soirs où ça marche un peu moins bien. Hier soir je sentais la salle moins réagir que d’habitude donc je me suis donné trois fois plus d’énergie pour secouer tout le monde et quand j’ai entendu enfin les rires arriver j’étais content. Et dès qu’on s’ennuie j’essais de faire rire un copain sur scène.

Ce que j’aime dans le théâtre, c’est que c’est un vrai moment de vie, c’est un vrai moment de partage, il y a une vraie interaction avec le public ce qu’on n’a pas quand on tourne en télé, au cinéma où c'est l'aspect technique qui va primer.

Ce qu’on ressent sur les planches et ce que vous ressentez dans la salle on ne peut pas l’égaler. C’est un truc je ne peux pas l’exprimer.. c’est orgasmique, c’est un vrai plaisir comme faire l’amour ou manger un bon truc qu’on adore et être sur les planche je pourrai pas m’en passer. Quand je ne joue pas je suis malheureux, ça me manque et il me tarde qu’un truc c’est y retourner.

 

 

 

Parlons un peu de "Ma belle mère et moi", pièce dans laquelle tu joues actuellement à Bordeaux jusqu'a mi-mars. Peux-tu nous parler un peu de ton rôle? Ton personnage? La pièce ?

C’est une pièce très moderne écrite par Bruno Druart et mis en scène par Luc Hamett. Il y a quatre personnages Frank LeboeufKatia Tchenko, Christine Lemler et moi. C’est marrant parce qu’on est quatre têtes connues du public à différents angles.

Frank champion du monde de football, Christine une grande icône de la télé de série française, Katia du cinéma français, surtout dans les années 80, et moi ancien popstars qui fait du théâtre depuis dix ans.

La pièce est très drôle parce que c’est une histoire assez simple d’un couple qui s’est séparé et qui veut se remettre ensemble, il y a une belle mère très manipulatrice qui est là que pour le pognon et qui manipule sa fille, son gendre, tout le monde et il y a mon rôle qui est l’assistant de Julien ,interprété par Frank Leboeuf, un peu l’homme à tout faire et en fait il fait surtout rien du tout. On sent que Julien, dans la pièce, l’embauche parce qu’il le fait rire et le fait un peu sortir de son quotidien.

Ce personnage quand j’ai lu la pièce n’était pas aussi foufou mais j’ai senti ce potentiel comique qu’il y avait dans ce rôle. Ce personnage je l’ai cherché, je l’ai trouvé, au début il ne chantait pas donc on en a fait une espèce de personnage qui chante un petit peu.

C'est un personnage infini, on en rajoute tous les soirs et puis si il ne marche pas on le change.. C’est un personnage de malade, c’est le kiff, il m’épuise, quand je sors de scène je suis mort mais quelle chance que j’ai d’avoir ce personnage parce qu’il est connecté au public et c’est génial !

 

 

 

C’est ton meilleur rôle ?

Ouais, honnêtement ouais. J’ai eu un magnifique rôle dans « Les Amazones », le rôle de Loïc, qui ressemblait un petit peu à se rôle là, et d’ailleurs Aurélien Wiik qui l’avait crée avait été nominé aux Molière avec ce rôle.

Et lui il est dans le même genre mais encore plus taré donc, ouais, franchement c’est le rôle, je pense, de ma vie. Et je pense que quand on va la jouer à Paris le métier va halluciner d’un tel rôle, à l’écriture en tout cas.

 

 

 

Autre pièce dans laquelle tu joues depuis 2012 -en alternance- , Bonjour Ivresse. (Pièce à succès et à l’affiche depuis 4 ans) J'ai lu que c’était une pièce que tu aimais beaucoup avant même d'y jouer. Comment s'est passé ta rencontre avec Franck Le Hen?

Avec Franck Le Hen on s’était rencontré quand je jouais dans « Love ! Valour ! Compassion ! », il jouait dans « théâtrouille », on se croisait, on jouait à coté mais on ne s’était pas vu jouer.. Puis il a monté « les homos préfèrent les blondes ». J’avais trouvé ça vachement bien et il m’avait demandé de passer des essais mais je n’avais pas pu à l’époque.

Après, j’ai vu qu’il avait fait une nouvelle pièce, tout seul cette fois ci. Je suis allé la voir et je suis tombé dingue de ce qu’il avait écrit. J’ai trouvé ça tellement drôle, tellement moderne, tellement frais que ça faisait du bien. Je l’ai vu au tout début et je lui ai dit « aaaah pourquoi tu ne m’as pas proposée ? » et il m’a dit « on sait jamais si ça marche on verra ! » et effectivement il m’a appelé un jour pour me dire qu’il avait besoin d’un remplaçant.

Je devais le remplacer lui à la base donc j’ai passé les essais pour son rôle mais comme j'ai un visage un peu dur il m'a proposé de basculer sur le rôle de Franck Delay donc j’ai testé. Je correspondais plus à « fifou » , du coup j’ai du faire un peu de sport parce que pour être aussi bien gaulé que Frank Delay il y avait du boulot ! (rires)

 

 

 

Est-ce que, comme l’a fait Franck Le Hen, tu as en projet d’écrire ta propre pièce un jour ?

Ouais j’ai envie d’écrire, alors je n’ai pas son talent parce que Franck il a fait des études de théâtre et moi je suis un autodidacte. Par contre je suis un auteur de vannes, j’ai écris « 4jeunes une voiture », je n’ai pas écrit le concept mais j’ai écris des sketchs.

J’écris aussi des sketchs pour quelques programmes courts de télé. Par contre j’ai un petit défaut encore, j’ai du mal à scénariser une histoire de A à Z donc c’est mon expérience qui va faire que je vais y arriver. J’ai des pistes d’écritures, j’ai gribouillé deux trois trucs et un jour il y aura une pièce de Nicolas Vitiello c’est sûr ! (rires)

 

 

 

Un/e acteur/trice que tu admires et avec qui tu aimerais particulièrement jouer ?

J’ai beaucoup de chance parce que j’étais fan de Anémone et j’ai eu la chance de jouer avec elle. J'adore cette femme, on s’entend super bien et on a d’autres projets ensemble.

J’adore Chantal Ladesou et j’ai eu la chance une fois de plus de bosser avec elle.

J’adore Jean-Pierre Kalfon et j’ai travaillé avec lui dans « Love valour ! Compassion ! ».

J’ai quasiment joué avec les gens qui m’ont fait rêver. Après évidemment oui, si un jour j’apprenais l’anglais et que j’avais une chance absolue j’adorerais jouer avec Leonardo DiCaprio parce que je suis fan de cet acteur.. Mais, je suis nul en anglais et je ne pense pas que les Etats-Unis soient pour moi. (rires)

 

 

 

Si tu devais définir "en trois mots" ce que le représente le théâtre pour toi ça donne quoi?

En trois mots ? Le théâtre « C’est Ma Vie

Je veux mourir comme Molière sur scène, je me sens trop bien de l’autre coté.

 

 

 

Est-ce que tu as un dernier mot?

Continuez de kiffer la vie ! J’aimerai dire au gens : « arrêtez d’être négatif sur les réseaux sociaux ». Moi quand je n’aime pas, je calcule pas.. Il y a rien de pire que le mépris.

Je pense que quand on aime il faut le dire, donc je n’hésite pas à dire aux gens que j’aime, aux artistes que j’aime, aux journalistes que j’aime, à n’importe qui, qui fait des choses bien je le dis. Et quand je trouve que c’est nul, négatif ou que je n’aime pas, je la boucle et je ne leur fait surtout pas de promo parce que je trouve qu’on est dans une époque où tout est très dur.. Dur de gagner de l’argent, dur de s’en sortir aujourd’hui, c’est compliqué. Tu vois j’aimerai bien créer un label Twitter «compte certifié 100% gentil ».(rires)

Il y a pleins de gens qui cassent juste pour le plaisir de casser par frustration ou quoi que ce soit, mais je trouve qu’il y a rien de plus méchant que le mépris donc forcement si quelqu’un fait de la « merde » tu n’en parles pas parce que au moins il restera dans son coin et personne saura qu’il a fait de la merde et c’est fini.. Donc voilà c’est mon petit truc.